Cinema Improbable

Mister Babadook

Notation 6,5/10

Mister Babadook est un film d'horreur psychologique australien écrit et réalisé par Jennifer Kent en 2014.

Le film reçut un très bon accueil du public comme des critiques, avec plusieurs récompenses lors de festivals et un ratio positif de 98% sur Rotten Tomatoes. Son budget de 2 millions de dollars fut doublé au Box office. Il dure 90 minutes.

Synopsis : L'histoire se centre principalement sur une maison de banlieue où une mère de famille peine à élever son garçon perturbé, fasciné par les monstres et les armes. Un soir, lors de leur rituel quotidien de lecture, la mère tombe sur un livre pourpre relatant l'histoire du Babadook, sorte de croquemitaine qui vient terrifier les enfants la nuit. La mère n'y accorde ps trop d'importance et range le bouquin sur une étagère, mais le processus est déjà lancé... A partir de là des évènements étranges commencent à se produire, que le gosse met sur le compte du Babadook, sans bien sûr convaincre sa mère. La question qui se pose alors est si le gamin est vraiment taré ou le Babadook réel ? Le bouquin finit en lambeaux à la poubelle par précaution...

Mais retournement de situation lorsque le bouquin réapparaît le lendemain sur le pas de la porte, comme neuf avec quelques rajouts montrant avec une rare violence la mère massacrant le chien et son fils, sous l'emprise du Babadook. Paniquée, elle brûle le bouquin et par le fait même la seule preuve tangible pour la police (championne) ; c'est désormais vers elle que nos doutes vont se diriger...

A partir de là le film se déroule comme prédit dans le livre ; le Babadook possède la mère qui devient de plus en plus tarée

Spoiler Alert !

A partir de là, le film se déroule en suivant les étapes prédites dans le bouquin ; la mère possédée par le Babadook devient de plus en plus tarée et se met à brutaliser son fils apeuré. Le chien ne tarde pas à faire office de première victime, puis la mère entame une course-poursuite dans la baraque avec son fils qui se défend tant bien que mal avec ses jouets. L'affrontement se termine à la cave où le fiston réussit à ligoter sa maman avant de pratiquer un mini-exorcisme à l'ancienne. Cette dernière retrouve enfin ses esprits mais il reste à affronter le Babadook qui n'a pas l'intention de partir ! Au terme d'un duel de hurlements, le Babadook part se réfugier à la cave...

C'est malheureusement là que le film part en cacahuète dans la dernière scène, car si l'on en croit le bouquin le Babadook ne partira jamais, du coup la mère et le gosse décident de le garder enfermé dans la cave comme un animal domestique ! WTF !

 

Réalisation : Il s'agit du premier film de Jennifer Kent ; pas mal pour un premier essai ! L'objectif poursuivi ici par la réalisatrice semble être d'ébrécher le tabou comme quoi être mère de famille (célibataire) n'est pas forcément une partie de plaisir, et la maternité une expérience loin d'être parfaite.

Le film est plutôt bien réalisé avec quelques bons plans suggestifs, plusieurs rebondissements un peu plus prévisibles mais agréablement disposés. Le scénario nous fait croire que le gamin est le grand taré du film, mais après l'update du bouquin montrant la mère massacrant sa famille, les suspicions se détournent du fiston qui est de plus en plus apeuré. Comme dans tout film de ce genre qui se respecte, le décor de la maison joue un rôle essentiel dans la création d'un sentiment d'angoisse ; lugubre et bourrée de possibilités d'embuscades, de portes qui grincent et de lits surélevés. L'intérieur austère renforce aussi le sentiment d'angoisse du spectateur.

Concernant le Babadook, le film utilise quantité de stop-motion et de low-fi afin de lui donner une apparence vieille et ancestrale, apparence en lien avec les images du bouquin en black and white.

 

Bande-son : Excellente, bien en accord avec le thème badant du film . Rien à dire de plus.

 

Jeu des acteurs/Personnages : Le casting reste assez discret, on notera juste la présence d'Essie Davis (Matrix Reloaded et Revolution, La Jeune fille à la Perle dans un autre genre...).

Le jeu d'acteur est plutôt bon ce qui permet de s'immiscer facilement dans le film ; le gosse incarne bien le rôle de l'enfant perturbé tandis que la mère se laisse posséder par l'esprit du Babadook. Pour les personnages, le film nous présente le cliché de la famille monoparentale, entre la mère blasée qui n'arrive pas à gérer son fils devenu incontrôlable depuis la mort du papa le jour de sa naissance (d'où les petites séances solo de la madre avec son vibro complètement hors de propos !)

 

Conclusion : Un film inspiré de la légende du Boogeyman qui débute bien, atteint son apogée en nous procurant de sympathiques frissons dans le bas de l'échine, mais qui se termine hélas par une situation finale tordue ; le démon est gardé enfermé dans la baraque comme un brave toutou, en espérant qu'il ne vous tue pas ; match nul en quelque sorte... C'est vraiment dommage car les 5 dernière minutes gâchent le thème du film en ajoutant une dimension beaucoup trop terre-à-terre à un film à dominante fantastique et psychologique.